"Par nos propres mains et sans armes, autres que celle de l’ignorance, du tribalisme, du régionalisme et de l’injustice, ce glaive dressé sur nos têtes, telle l’épée de Damoclès, on a réussi, hélas, à ruiner notre pays ou presque ; sûrement " Daeche " procéderait autrement mais, le résultat serait évidemment le même, la destruction systématique de l’homme, de ses idéaux, de ses rêves et de sa terre ".
La démocratie chez les Arabes, serait-elle finalement, une grande de duperie collective, qui consiste à valider le pouvoir, volontairement et calmement, via des pseudos scrutins, à une catégorie de malins. Devenus de véritables professionnels dans la séduction des masses inconscientes. Ils se sont rendus maîtres dans l’art de chatouiller les rêves, entretenir les espoirs des masses, mais surtout, de leur faire peur quand il le faut! Pour les mener "paître" là où ils veulent. Devant l’orphelin, ils font la douceur, devant la veuve, la compassion et devant la justice, les "Zorros justiciers". Mais à l’heure de se partager la tarte, les dividendes, ils deviennent de véritables vautours qui font tout pour garder les privilèges. Sans état d’âme, ils te rendent fou, si tu oses crier ta détresse. Cette forme de "démoniocratie" qui catapulte toujours, le plus mauvais de tous sur le devant de la scène et le place au-devant du tableau de bord, est une perversion bien Arabe de la démocratie.
L’exercice du pouvoir dans la plupart des régimes arabes ne se conçoit qu’à travers la raison d’État et donc, qu'à la soumission aux puissances mondiales, qu’elles soient dans le vrai ou dans le faux, du moment que la contrepartie est claire, la pérennité de leurs régimes. Exercer le Pouvoir dans ces pays, c’est en quelque sorte, vendre à chaque instant son âme au Diable.
De l’autre, gouverner un peuple qui ne conçoit et ne comprend la notion de l’état de droit " doulet el hak", qu’à travers ce qu’il peut en tirer de l'État comme profits ou avantages, souvent mal acquis.
Il se trouve que la notion de l’état de droit n'est pas bien définie dans les têtes des Algériens que nous sommes. En effet, si par exemple, le dossier de demande d’un avantage, formulé par un Algérien, aboutit favorablement, celui-ci crie : " hamdoulah, kayen el hak fel bled " (louange à Dieu il y a la justice au pays !), si par contre, son dossier freine, soit parce qu’il réclame un non-droit, soit qu’il chevauche tout simplement sur le droit d’autrui, là il crie : " bled el dolm wel batel " (c’est un pays de toutes les injustices). L'état de droit n'est donc compris par la plupart des Algériens que dans la mesure où celui-ci leur donne comme avantages et leur facilite comme droits ou non-droit ; autrement il ne serait plus pour eux, un état de droit.Gouverner ce genre de mentalité est pour un esprit normalement constitué, une entreprise impensable et impossible.
Autant qu’il est capable de grandes et de nobles choses, l’Algérien reste tout de même, disponible à suivre les voies de l’errance et les chemins de la violence, pour peu qu’on lui facilite des alibis, des "fatwas", ou qu’on lui montre un modèle à suivre, lui qui adore singer les autres. Les années 90 sont là, pour nous rappeler cette transition cauchemardesque dans notre conception du monde.
L’élite, la vraie, quant à elle, ne cherche nullement le pouvoir, ne la jamais prisée ou en être séduite par son exercer ou même vouloir s’approcher de ses rouages. De surcroît, elle se retrouve marginalisée, diabolisée voire même combattue, pour la réduire au silence.
Ainsi, une autre élite, politique celle-là, trop ambitieuse qui prit place aux règnes du pouvoir, véreuse, cupide et malintentionnée ; ajoutée à cela, une masse majoritairement ignorante et égoïste ; c'est la dégringolade multidirectionnelle assurée.
Personnellement et face à cette anarchie et la ruée vers la responsabilité, j’admettrais volontiers une dictature éclairée et juste, à une démocratie hypocrite, où le plus mauvais se retrouve toujours catapulté au-devant de la scène. Ce genre de démocratie, pour certains peuples, c'est comme laisser les clés d'un bar à des ivrognes.
Il est vrai que cette façon de pervertir la démocratie, lui fait perdre tout son sens et son essence, car au lieu d’être une forme d’organisation politique intelligente, qui permet de gérer les différences, la pluralité au sein de la collectivité nationale et en faire ressortir le meilleur, pour assurer sa propre gouvernance notamment.
Certains esprits "contaminés" disent, qu'il n'est de liberté que du diable, puisqu'il n'est de progrès que de lui ; ils diabolisent tout; la démocratie, la liberté, la boîte de scrutin et ses bulletins, l'élu noble et l‘élu mesquin et ce, pour des raisons qui sont propres à leur mode de pensée totalitaire ; restent fidèles à leur credo et toujours au rendez-vous à l'heure de la combattre.
Cette forme "d’Athéisme démocratique" jette la société en bien d'autres périls, dans un monde où pullulent de toute façon l'usurpateur et la plante carnivore. Des rapaces qui tournent autour du Pouvoir, tels des vautours attendant au festin le tour ; prêts à magner à tous les râteliers et à jouer à tous les jeux y compris celui des élections fantoches. Ils ne sont donc pas prêts à lâcher leur prise, le Pouvoir.
Pour eux, cette forme de démocratie qui condamne le rite, inverse la vertu, éclate le cercle, qui cherche la sédation à travers la sédition, l'émeute et la révolution et donne l'illusion de combattre pour un idéal de justice et d'équité, alors qu'elle combatte en réalité, au nom de la tyrannie, de l'injustice et du "parasitisme politique", qui une fois installé, finit par nous troquer "sa liberté conditionnelle "contre notre reddition morale et intellectuelle totales.
Quand l'ennemi fut, le pays n'était donc pas loin de leurs esprits malades. De l'avoir désigné, ils se sentaient peut-être plus forts, eux qui ne pouvaient se nommer les uns les autres sans dégoût.