Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

chaalalmourad.overblog.com

chaalalmourad.overblog.com

Intérêt général et contre-courants politiques.


Je refuse d’être un 1/4 de citoyen !

Publié par chaalal mourad sur 19 Juin 2015, 10:34am

Je refuse d’être un 1/4 de citoyen !

« Me concernant, je refuse d'être un ¼ ou ¾ de citoyen ; ce maudit ratio qui nous laisse à peine le droit de voter, de nous immoler sur vos places publiques, de nous éterniser dans vos prisons, vos psychiatries (le pays tout entier étant devenu une sorte de grand hospice psychiatrique), ou de quitter notre pays dans un canot de fortune, pour fuir la misère et l‘injustice, à laquelle votre plein pouvoir au taux "4/4 " nous condamne à vivre à errer dans le monde, pareils à de vulgaires délinquants, suivis et poursuivis. Vraisemblablement l'Algérien est le seul peuple au monde qui a du mal à vivre et dans son pays et en dehors de celui-ci.».

Avouons que depuis son "Esprit des lois", Montesquieu (1689/1755) a défini la règle d'équilibre et des séparations des pouvoirs, ce qui inspira en 1787, les auteurs de la Constitution américaine, le seul véritable régime présidentiel et, en 1791, ceux de la constitution française et à laquelle le régime présidentiel représentatif semble obéir.

Dans de ce genre régimes, la notion de " souveraineté nationale", qui est liée au mandat représentatif, prime sur la notion de " souveraineté populaire " liée elle, au mandat impératif, défini par Jean-Jacques Rousseau dans sa " démocratie directe". La souveraineté nationale stipule donc, que cette entité collective, abstraite, unique et indivisible qui est la nation est souveraine. Elle englobe, en plus des citoyens vivants et du passés, encore ceux des générations à venir. La nation dépasse donc la somme des individus que compte le peuple actuellement.

Dans des pays qui ont été colonisés comme le nôtre et pour sauvegarder " les acquis du peuple " ; le pouvoir est généralement confié aux bons soins d'un leader incontesté et incontestable. Une personnalité historique qui fait l'unanimité au sein de son peuple. Un "gardien du temple " en quelque sorte, pour guider son peuple sur les sentiers du développement, éclairé par les principes fondateurs, les sacrifices versés sur l'autel de la liberté et par l'histoire de sa nation. Autant "d'invariants" que le peuple reconnaîtra et autour desquels, il se retrouvera uni.

Dans de tels systèmes, le président élu au "suffrage universel" arbitre les institutions de l'État, là où il constate des violations, des dérapages, ou des manquements, il intervient en actionnant son autorité constitutionnelle et rappelle à l'ordre la partie défaillante, fût-elle militaire ou civile. Cependant, dans un "État-providence" comme le nôtre, qui se veut, ni dramatiquement régalien, ni tout à fait "paternaliste" ; en plus d'être le premier magistrat et chef de tous les chefs, le président "s'exhibe" au peuple comme étant l'autorité paternelle suprême, vers laquelle le faible citoyen peut se réfugier.

En règle générale, les inconvénients liés à ce genre de régime sont nombreux. Premièrement, l'échec est directement endossé par le président lui-même, même si la décision est relativement collégiale et passe souvent par divers centres d'exécution et de suivi, au sein des rouages de l'État.

Deuxièmement, derrière une présidence faible ou peu représentative, des cercles de pression peuvent se constituer et se cacher. La présidence risque de devenir alors, l'arbre qui cache la forêt de certains intérêts occultes et des raisons d'État bien souvent. Elle dissimulerait probablement, l'institution dominante ! Autrement dit, le président peut être emmené à engager son pays et toute la nation avec dans des accords et des choix stratégiques à long terme, sans que ceux-ci ne soient ratifiés par le peuple, ni qu'ils aient été consultés ou discutés par les institutions représentatives habilitées.

En arrière-plan de tels systèmes, de régimes malades et avides de pouvoir, pourrait se cacher donc la nébuleuse du vrai pouvoir, avec tous ses rouages, ses nuances et sa cupidité.

Force est de constater, qu'avant toute opération d'affaiblissement des institutions, il a fallu à l'institution dominante d'achever ce que j'appelle : le processus " d'affaiblissement de la citoyenneté", qui consiste à empêcher le peuple à exercer pleinement et à exprimer clairement sa souveraineté, étant donné qu'il en est le seul et l'unique détenteur. Il faudra donc l'en détrôner, par quels mécanismes ?

Primo : réduire le peuple à une masse humaine entièrement assistée, un amas d'individus jouisseurs et égoïstes, combattre en eux toute forme d'altruisme, d'engagement vers l'autre et briser les élans de solidarités qui se créent au sein de la société.Les dissuader d'avoir un quelconque intérêt envers la chose publique est primordiale. La violence s'imposera à lui et de fait, comme unique moyen pour régler ses problèmes.

Secundo : Secundo : tuer en lui tout esprit d'initiative, ou d'action civique ou sociale aussi bien individuel que collectif. Tertio : mainmise sur la société civile, la rendre en une sorte de société débile qui perd les références et le sens des priorités. Acheter la paix sociale par n'importe quel moyen. Étouffer les foyers des feux des revendications qui s'allument par-ci et par-là, par des sacs d'argent et les réduire ainsi, à de vulgaires revendications existentielles, dépourvues de toute connotation ou portée politique.

Quarto : encourager la médiocrité, la banalité dans tous les aspects de la vie politique et sociale. Quinto : faire régner un climat de peur persistante du lendemain, des menaces sécuritaires toujours présentes et vivaces, du possible chaos, du risque de l'effondrement brusque de l'État et montrer celle-ci comme un sauveur. Sexto : cibler, harceler la classe cultivée pour la réduire au silence, via la corruption ou l'intimidation.

Affaiblir les institutions de l'État, les instrumentaliser en dehors des intérêts réels de la nation est une stratégie bien connue pour faire passer certains schémas, décisions politiques ou des choix économiques et tout cela, en vue de sauvegarder les intérêts cumulés, affirmer le statu quo et l'état de fait.

Le processus d'affaiblissement doit s'opérer en amant et en aval.

En amant : faire abdiquer à leur volonté les représentants du peuple en semant le doute dans leurs esprits, au sujet de la consistance et la véracité de leurs mandats, ce qui est un moyen de pression efficace et de nature à affaiblir, moralement surtout, les institutions représentatives ou bien celles, dites de souveraineté notamment. L'administratif et donc l'exécutif déploie toute son autorité sur "l'élue" et exerce en son lieu et place des prérogatives qui ne lui reviennent pas de droit. Un maire d'une localité par exemple n'est rien devant un Wali ou même un chef Daïra. Ces derniers ne sont pourtant que de simples commis de l'État.

En aval : et pour neutraliser l'institution récalcitrante, le moyen le plus efficace, serait d'opposer une institution à une autre, dans des querelles stériles, pour arriver finalement à la "paralysie institutionnelle". Le cas de l'Égypte après révolution, nous dit assez, en opposant la présidence et le Parlement « ikhouanistes » au "constitutionnel".

Dans un climat saint et sous des conditions dites normales, un balisage constitutionnel clair et opérant; les rivalités et les "querelles" entre institutions, sont une marque de santé, un bon exercice du Pouvoir. Ce dynamisme institutionnel est de nature à en enrichir le débat politique et la vie démocratique en général. Pourvu que l'arène, d'affrontement des divers acteurs institutionnels, reste le débat d'idées, pour l'intérêt de la nation, sans prééminence d'un pouvoir sur l'autre ou d'une institution sur l'autre ; le principe du compromis demeura la règle d'or.

Théoriquement la constitution procède " au bornage " du champ d'action de chaque institution de l'État, alors que dans les régimes malades et despotiques, on voit que l'institution dominante procède à son propre "bornage bis", en dessinant des limites de fonctionnement autres que celles qui ont été prédéfinies au préalables par la constitution et souvent en chevauchant sur celles-ci ou en les piétinants carrément.

Dans des régimes despotiques, le premier invariant reste la prééminence d'une institution sur toutes les autres et au sein de l'institution dominante elle-même, la prééminence d'un noyau dur ; généralement familiale, idéologique, ethnique, à intérêt économique restreint ou même d'obédience étrangère, ce qui est mortel pour le principe d'équilibre et des séparations des pouvoirs.

Là encore, faudrait-il que l'État prenne en compte la diversité politique dans le pays à l'étendue de sa géographie et de son spectre ethnique et idéologique. Une gestion exclusivement ethnique ou familiale qui exclut une grande frange de la population, qui combat toute forme de pluralité ou d'expressions idéologiques contradictoires ou minoritaires dans la société, est une configuration désastreuse pour l'exercice du pouvoir au sein d'un pays.

Le second invariant est la peur de ces régimes " du facteur surprise ". Ils sont obsédés à maîtriser totalement leur "sujet", au point de disposer d'une liste de " ministrables ", voire même de " présidentiables", à portée de main. Des personnes totalement acquises à leurs causes, auxquelles ils font appel au cas où. Pour ce processus de prééminence de l'institution dominante si utile à la pérennité du régime ; gérer des "nouvelles mentalités" représenterait donc, un risque à ne pas courir. Raison pour laquelle, le "facteur jeunesse" se trouve bien souvent écarté des centres de décision, au sein de tels systèmes despotiques.

En règle générale dans ces régimes, toute perspective d'un changement fait peur. Le seul changement qui y soit concevable et admissible, demeure en fait, celui qui s'inscrit dans la continuité de leur systèmes.

Le troisième invariant est son obsession à maîtriser coûte que coûte, toute forme d'opposition politique, médiatique ou d'expression revendicatrice citoyenne. Moyennant la perversion financière, la promotion sociale ou les privilèges politiques. Et contre les récalcitrants, c'est le plan "B", c'est-à-dire, le colonage, suivi de l'implosion (pour les partis et même les mouvements associatifs qui sont perçus, hélas, comme une forme d’opposition au pouvoir). Bien que l'intimidation policière ou judiciaire soit la règle. Le but, c'est de créer le désert politique au point de ne voir finalement en face, qu'une opposition du pouvoir au lieu d'une réelle opposition au pouvoir.

Chez nous, je constate que l'institution la plus critiquée est celle de la présidence, comme si les autres institutions fonctionnaient à merveille. Même après avoir " récupéré son ¼ de pouvoir" tant réclamé par le président lui-même, en son fameux " Je refuse d'être un 3/4 de président ! " ; cette institution ne se trouve toujours pas indépendante, pour encaisser toute seule le déchaînement médiatique.

Comme si les autres institutions et la dominatrice à leur tête, sont totalement exemptes de ce qui s'est passé comme malheurs dans ce pays. En fait, nous les Algériens de l’intérieur surtout, nous n'avons pas le culot de pointer du doigt la partie qui détient une capacité avérée de nuisance, de la critiquer, même en insinuant. La présidence quant à elle, et quels que soient ses défauts et ses faiblesses, elle n'a liquidé personne pour l'avoir critiqué, à ma connaissance ! Pis encore, elle fut elle-même victime, n'a-t-on pas liquidé un président de la République en direct ?

Depuis l'indépendance de ce malheureux pays, tout le monde s'est chamaillé pour des ratios de pouvoir; des ¼, des 2/4 ou des ¾ de pouvoir, ils se sont entretués, exilés, en oubliant que le peuple est la seule source de souveraineté. Bien que notre constitution ait balisé le champ des exercices institutionnels et reparti les prérogatives revenant à chacune d'elles, nonobstant l'institution dominante n'en fait qu'à sa tête, se croyant au-dessus de tous et elle agit comme tel. En vérité, je vous dis : pour très gradées, très honorables et illustrissimes que vous soyez, le peuple est plus gradé, plus honorable et plus et illustre que vous, il demeure l'unique patron, il a détrôné de plus puissants, de plus illustres, que Néron, dans toute sa somptuosité, les envie.

Seriez-vous assez sage pour laisser vos compatriotes récupérer, eux aussi, l'intégralité de leur citoyenneté, à exercer pleinement et librement leur souveraineté ? En vérité, plus votre peuple gagne en citoyenneté et en souveraineté ; C'est vous-même qui vous gagnerez en pouvoir et en légitimité et vous épargnerez à votre patrie bien des malheurs. L'intérêt suprême de la nation ne mérite-t-il pas cela ?.

Je crains que n'arrive un jour, où les Algériens perdront patience ; la révolution s'imposera alors comme unique voie, pour avoir à un changement substantiel dans la gouvernance de ce pays. Me concernant, je refuse que mon pays soit brûlé, détruit ou que mes compatriotes souffrent davantage, dans une révolution qui brûlera tout sur son passage et qui risquerait d'être détournée au profit d'un autre despotisme, plus redoutable et plus terrifiant encore.

Me concernant, je refuse d'être un ¼ ou ¾ de citoyen ; ce maudit ratio qui nous laisse à peine le droit de voter, de nous immoler sur vos places publiques, de nous éterniser dans vos prisons, vos psychiatries (le pays tout entier étant devenu une sorte de grand hospice psychiatrique), ou de quitter notre pays dans un canot de fortune, pour fuir la misère et l‘injustice, à laquelle votre plein pouvoir au taux "4/4 " nous condamne à vivre à errer dans le monde, pareils à de vulgaires délinquants, suivis et poursuivis. Vraisemblablement l'Algérien est le seul peuple au monde qui a du mal à vivre et dans son pays et en dehors de celui-ci.

On ne cessera donc de réclamer calmement et pacifiquement l'intégralité de notre citoyenneté, qui nous revient de droit, avec tout ce qui va avec comme droits et devoirs, je dis basta à l'usurpation de pouvoir en notre lieu et place !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents