Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

chaalalmourad.overblog.com

chaalalmourad.overblog.com

Intérêt général et contre-courants politiques.


Maghrébin et fier de l'être !

Publié par chaalal mourad sur 22 Juin 2015, 22:46pm

Maghrébin et fier de l'être !

« Construire l'UMA, crever tous les abcès, régler tous les dossiers, se détacher peu à peu des influences néfastes des ex colonisateurs et de certains pays de cette sphère occidentale, trop influents dans la gestion de nos conflits territoriaux et dans nos choix économiques. est une urgence. Des ingérences qui fragilisent l’exercice du pouvoir et la prise de décision chez nous. Ces pays interférent négativement dans la décision d’intégration maghrébine, cela saute aux yeux.».

L’Union du Maghreb arabe ou des peuples, qu'importe l’appellation. L'UMA demeure à jamais, une revendication légitime des peuples maghrébins qui se partagent en réalité tout : la géographie, l'histoire, la culture, la langue, la foi et se retrouvent, hélas, confrontés aux mêmes défis que leur imposent le développement et la sécurité.

Cette entité géopolitique qui nous tient à cœur, est en fait, le seul moyen à même de régler nos problèmes de développement et mettre fin à nos querelles territoriales qui menacent dangereusement la stabilité de cette région stratégique.

Le dossier du Sahara occidental, est plus que tous, celui qui envenime sérieusement les relations bilatérales entre Alger et Rabat, jette son ombre néfaste sur le devenir de cette région et entrave le processus de construction de ce projet, pourtant, si cher à nos cœurs.

Cet espace, qui sera d'abord, politique, économique et sécuritaire par obligation, mais surtout, et c'est le plus important ; Un espace de droit, où " la citoyenneté locale " s'estompe, sans se dissoudre pour autant, dans la grande citoyenneté maghrébine.

Cette dernière deviendra la résultante de toutes les sub entités cultuelles et culturelles, appartenant historiquement à cette zone, une sorte de réceptacle juridique et naturel qui les mettra en valeur, au lieu de rester étouffées, éclipsées ou pis encore, opprimées sous des états-nations qui leur nient tout droit.

À titre comparatif ; l’intégration de l’Espagne post-franquiste à l’UE, en 1986, a permis au dossier des communautés historiques dans ce pays, la Basque notamment, qui causa moult tracas, aussi bien à Madrid qu'à Paris ; d'être abordé sous un angle différent et moins "passionnel" qu’auparavant. Ces communautés, qui depuis l’intégration de l'Espagne au réceptacle mère européen, ont complètement changé de stratégie ; elles semblent désormais opter pour des moyens non violents et plus civilisés, afin de concrétiser leur rêve d’indépendance, resté toujours vif en eux. Rêve d'Union où mariage de raison, l'Europe est née quand même et tant mieux.

Cet espace (théoriquement) devenu de droit, des libertés et des " valeurs humaines ", reconnues et partagées par tous les Européens ; ne permettait plus à de tels conflits, d'exhiber leur si aisément leur horreur qu’auparavant.

Le temps de la violence et de la conte violence à coups de bombes, d’assassinat politique de l’ETA, ou même, de" Sales Guerres", pratiquées jadis par le gouvernement espagnol à l’endroit des factions séparatistes, qui fauchaient parfois des vies innocentes et dont le titre le plus évocateur furent les GAL's (groupes antiterroristes de libération) et d’impunité sous couverte de la raison d'Etat ; ce temps-là est bien révolu.

Face à cette situation de paralysie et d'absence d'alternative, les futures générations maghrébines, vont se retrouver sans aucun doute, fortes dépourvues. Une guerre fratricide et idiote s'imposera à elles, je le crains !. Un affrontement armé désastreux, qui catapultera notre cher Maghreb à des siècles en arrière.

Un Maghreb qui peine déjà, à concrétiser un quelconque développement soutenu, des Maghrébins qui se cherchent encore et toujours dans leur passé au lieu de bâtir leur futur. Une région complètement étourdie, au grand bonheur des espaces géostratégiques riverains et rivaux, qui font tout, pour pérenniser chez nous, ces conflits latents .

Des dangers colossaux nous guettent, plus que jamais, les risques de divisons territoriales, préconisées par le nouveau Moyen-Orient, le NMO, sur des bases ethniques et /ou religieuses se font menaçantes. La recrudescence anormale et la pandémie du terrorisme religieux avec sa nouvelle variante "Deach", une version revue et corrigée "del Qaïda ", Les attaques terroristes sporadiques et les opérations de guérilla, sont des configurations du passé. Daech conquit désormais les villes, occupe les territoires et abolit même les frontières.

Le printemps arabe, cette entropie sociale d’apparence innocente et légitime, mais qui traine, en le voulant ou non, en le sachant ou non une lame de fond désastreuse ; l’enclenchement du processus "pré NMO" lui-même. Ce dernier, qui menace et d'une façon singulière, l'existence même de nos États-nations, puisqu'il vise le morcellement de nos pays sur des bases ethniques notamment. Le facteur religieux y fait office de catalyseur de nature à accélérer cette réaction de dissociation territoriale, qui sera tout sauf douce.

Construire l'UMA, crever tous les abcès, régler tous les dossiers, se détacher peu à peu des influences néfastes des ex colonisateurs et de certains pays de cette sphère occidentale, trop influents dans la gestion de nos conflits territoriaux et dans nos choix économiques est une urgence. Des ingérences qui fragilisent l’exercice du pouvoir et la prise de décision chez nous. Ces pays interférent négativement dans la décision d’intégration maghrébine, cela saute aux yeux.

Promouvoir la culture démocratique, celle des droits de l’homme et reconnaître les identités historiques, le droit des minorités culturelles et cultuelles maghrébines, sur la terre de leurs ancêtres et de pouvoir donner un nom à leur citoyenneté locale est une nécessité.

Des citoyennetés / identités sur des terres qui soient juridiquement bien définies et reconnues internationalement par obligation ; intégrées ensuite à l’identité maghrébine mère. Finalement, c'est de cela dont il s'agissait dès le début, " Me reconnaître sur mon territoire ! ".

Cette identité mère deviendra alors l’identité résultante de toutes les identités composantes sans exception. Ces maudites frontières, objets de nos querelles incessantes et de nos soucis permanents seront tout bonnement "gonflées" poussées à l'extérieur, vers le périmètre du grand Maghreb.

Une constitution maghrébine solide, bien pensée et intelligemment rédigée, conçue sur les bases des valeurs universelles ainsi que, celles de notre propre culture, est une demande populaire.

Les limites territoriales inter-pays seront tout bonnement remplacées par le périmètre du grand Maghreb. C'est une exigence impérieuse de géostratégie, réclamée par les peuples de cette région, afin de préserver l'intégrité territoriale de notre Maghreb, objet de toutes les convoitises.

Les antérieures tentatives d'unification au sein du monde arabe ont tous viré à l'échec ; les causes furent diverses, et pourtant, les invariants de ces expériences sont demeuré, hélas, les mêmes. Absence de rationalisme dans la démarche, l'émotionnel et l'élan étaient de mise, la non-implication citoyenne, absences de constitution ou de statut clair et intelligent, la non-création d'institutions solides qui gère et protège l'Union à l'instar du Conseil de l'Europe par exemple.

Malheureusement, la démocratie, la promotion de la citoyenneté, la culture des droits de l'homme et la notion de l'état de droit furent les grands absents dans ces projets, ce qui causa d'ailleurs leur échec. Les peuples ne se sentaient donc pas du tout concernés par ces Unions sans goût, sans partage réel de destins ou de festins.

Des Unions de façades, ni plus ni moins, et qui en plus, ne prenaient pas en charge l'ensemble de ses aspirations à la liberté, à la citoyenneté et la justice sociale. Le penchant de domination d'un pays sur les autres, le problème du leadership, furent là encore, des facteurs décisifs dans l'avortement de ces projets.

À première vue, la démarche intégrationniste est plus aisée entre pays démocratiques qu'ils soient monarchiques ou républiques, car ils partagent les mêmes valeurs. Chez les autres, l’unification entre républiques et monarchies, c'est-à-dire, entre régimes d’apparence " antagoniques " est une entreprise encore plus difficile, du fait que ces derneirs se retrouvent bien souvent en querelle pour une chose ou une autre.

Ces régimes pensent à tort, qu’ils n’ont aucun intérêt stratégique à défendre en commun, ni de défis à relever ensemble. Et de surcroît, ils ne ressentent aucun intérêt à promouvoir, ni à défendre ces valeurs chez eux, et encore moins les partager avec d’autres ; ce qui rend la démarche d’unification quasiment surréaliste.

Heureusement que l'on ne se trouve plus dans cette configuration, en effet les menaces qui nous guettent sont devenues plus sérieuses et plus dangereuses que les quelques intérêts à tirer en maintenant un conflit en veille.

Les choses ont donc bien changé depuis, pour preuve, le C.C.G (le Conseil de coopération des pays du golf), via lequel, les Arabes viennent de montrer au monde, qu’ils sont capables, quand ils le veulent, de relever les défis et bâtir des entités géostratégiques solides, sur des stratégies politiques, économiques et militaires modernes et rationnelles.

Créé initialement à l'initiative de Riyad, le 26 mai 1981, le C.C.G avait pour buts : contrer les débordements possibles de la révolution islamique iranienne et limiter les répercussions de la Guerre Iran-Irak sur leurs monarchies.

Face aux défis que pose le développement dans le golf et ceux des menaces sécuritaires singulières qui pèsent sur cette région, nos frères du golf ont mis en sourdine, voire même, ont pu outrepasser les querelles diplomatiques, pour aller de l’avant dans la construction de leur projet géostratégique et ils avaient raison.

Sans aucun doute, cette entité aura son mot à dire dans divers dossiers relevant du monde arabe, aussi bien, du Machreq, que du Maghreb. Ce dernier qui reste, hélas, et je le dis avec amertume et tristesse, le grand absent dans la scène de la diplomatie internationale et plus concrètement, dans des conflits, relevant normalement et naturellement de sa compétence géostratégique et territoriale directe, la Libye, le Mali, en sont là, pour nous le rappeler.

Les tentatives séparées, du Maroc et de l’Algérie de réunir les voisins belligérants dans ces pays au tour de la même table sont louables, néanmoins elles demeurent bien au-deçà de ce que l'UMA aurait pu réaliser, en un temps plus court et en usant de moyens plus convaincants.

L’Algérie et le Maroc sont le cœur du Maghreb, l’appartenance à la dimension maghrébine est pour ces deux pays-frères une évidence indiscutable, en fait, elle est leur principale projection stratégique et un label de diplomatie internationale.

Pour ces deux pays, le fait de rester en dehors de son propre "agroupement" territorial naturel, attise la convoitise à la captation par les autres espaces géostratégiques, sous des alibis, loin des intérêts réels des peuples de la région, ou des économies de leur pays et qui ne visent en somme, qu’accentuer le déchirement.

Contrairement à la constitution algérienne qui décrit furtivement notre pays comme faisant partie indissociable du grand Maghreb arabe. La nouvelle constitution marocaine exhibe elle et clairement, cette projection et engage ce pays à œuvrer dans le sens de la construction de l’Union maghrébine.

En ce sens, le choix de société fait, aussi bien par l’Algérie que par le royaume chérifien est fondamentalement différent de celui des pays du Golfe ou ceux de l’Europe. plus proche de nous géographiquement.

Adopter intégralement le système des valeurs européennes, trop en avances aux nôtres, du moins en pratique, demeure une entreprise osée, trop zélée et non réaliste pour nous les Maghrébins. Les pays du Maghreb puisent dans d'autres puis socioculturels que ceux du golf ou bien même de l'Europe, pourtant, ce dernier est plus proches de nous. En effet, toute construction intégrationniste, suppose comme un pré requis minimal, en critères de convergences institutionnelles, normatives, politiques et bien sûr en valeurs culturelles partagées.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents